Vers où va-t-on ?:le sale petit secret du catastrophisme; Des devoirs à la maison; Traductions

 

 

Vers où va-t-on ?

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Vers où va-t-on ?


Le sale petit secret du catastrophisme

Posted: 21 Oct 2017 06:38 AM PDT

Article original de Ugo Bardi, publié le 1er Octobre 2017 sur le site CassandraLegacy
Traduit par le blog http://versouvaton.blogspot.fr

Repens-toi pêcheur
La fin est proche
Le printemps arrive
Il y a des bonshommes de neige, prophètes de malheur.
Tu prends certainement du plaisir à attendre les jonquilles.

Si vous êtes un lecteur de ce blog, vous vous êtes peut-être demandé quel plaisir il y a à écrire chaque jour sur les catastrophes à venir : le Peak Oil, le changement climatique brutal, les méga effondrements financiers, etc. Pourquoi voudrait-on participer à cela ? N’est-ce pas beaucoup de stress ?

Bonnes questions ; et je pense que je peux vous avouer notre sale petit secret (à nous les catastrophistes). Tout d’abord, vous avez sûrement remarqué que la plupart des catastrophistes, mais pas tous, sont des hommes. Donc, en étant l’un d’entre eux, je peux vous dire que c’est un truc pour séduire les femmes. Cela fonctionne comme ceci : d’abord, convaincre la cible féminine que le monde va bientôt se terminer. Alors, pourquoi devrait-elle refuser de s’amuser avec vous avant qu’il ne soit trop tard ? Simple, n’est-ce pas ? Mais, avant de penser à mal à mon sujet, permettez-moi de vous dire que:

  1. Je n’ai jamais essayé cela.
  2. Ça ne fonctionne jamais.
  3. La dame est normalement tellement stressée par les nouvelles de fin du monde imminente qu’elle ne parviendra pas à fournir sa meilleure performance. 1.

C’est une blague (bien sur !!). Elle m’est revenue à l’esprit en lisant des infos récentes sur Guy McPherson, le principal partisan de l’idée d’« Extinction humaine à court terme » (NTE), qui a été accusé d’être un prédateur sexuel pour avoir abusé d’un disciple, une femme. À propos de cette histoire, permettez-moi de dire d’abord que je suis d’accord avec la règle selon laquelle tout le monde devrait être considéré comme innocent à moins d’être déclaré coupable. Ensuite, je peux vous dire que je vois l’extinction à court terme de l’humanité comme pas impossible, bien que peu probable. Cela dit, je pense qu’il est intéressant d’examiner cette histoire en détails.

Tout d’abord, la vague de protestation qui a éclaté parmi les adeptes de la NTE a été vraiment incroyable par sa violence verbale. Certaines personnes ont attaqué Guy McPherson avec une excitation et une véhémence que je ne peux comprendre que comme le résultat de profondes angoisses qui existaient bien avant que l’histoire ne soit connue. La défense de McPherson a aussi été faible et probablement contre-productive. Il n’a pas nié les accusations contre lui, mais il a effacé sa page Facebook comme s’il avait honte de quelque chose. Ensuite, il a vaguement parlé de « trolls » et de « l’État profond » qui l’auraient visé, ce qui n’a certainement pas renforcé sa position.

De toute évidence, il y a eu beaucoup de stress dans le groupe NTE. Pas étonnant! Si vous commencez à dire aux gens que l’humanité disparaîtra dans quelques décennies au plus, cela finit par avoir un effet sur vos nerfs. L’une des réactions à une telle situation est que les gens trouvent un peu de réconfort avec d’autres personnes qui partagent les mêmes idées. C’est humain mais, dans le cas du groupe NTE, cela semble avoir pris un certain aspect de « culte ». Au moins, j’ai remarqué que, dans de nombreux cas, les personnes orientées vers le NTE ont tendance à rejeter tous les arguments en déclarant que « le Dr McPherson l’a dit ». Cela ne signifie pas que l’idée NTE a généré un culte du suicide ou quelque chose comme ça. C’est seulement que la forte dépendance envers un leader charismatique est typique de ces cas. Et il n’est pas rare que les chefs de culte aient tendance à mal se comporter de diverses façons, même si nous n’avons aucune preuve que Guy McPherson ait fait ce qu’on lui reproche.

Dans certaines limites, nous tous, les catastrophistes, pouvons tomber dans le piège « cultuel » et former des groupes étroits de personnes partageant les mêmes idées. Je le remarque avec ce que j’écris sur ce blog. Bien que je croie que notre civilisation va commencer à décliner dans un proche avenir (voir mon travail sur l’ « Effet Sénèque »), je suis loin d’être un fanatique de la fin du monde et parfois j’essaie de dire que les choses ne sont pas si mauvaises que certaines personnes le disent. Dans ce cas, je suis souvent fortement critiqué, apparemment pour oser nier les idées fondamentales du groupe (le culte). Cet effet est particulièrement fort lorsque je prétends que l’énergie renouvelable sous forme de photovoltaïque et d’éolien peut nous aider à atténuer le déclin inévitable du futur. Certaines personnes semblent prendre cette position comme une insulte personnelle et réagir en conséquence.

Encore une fois, c’est compréhensible : pour certaines personnes, il est moins stressant de rester dans un groupe de personnes partageant les mêmes idées que de s’aventurer à l’extérieur. Pourtant, ce n’est pas bon pour la santé mentale. Nous ne sommes pas nécessairement condamnés et nous pouvons encore faire quelque chose et aider les autres à atténuer les effets du déclin futur. Pour cela, nous n’avons pas besoin de nous enfermer dans un culte 2.

Ugo Bardi

Liens

  1. C’est une variante de la blague des excuses de l’écolier paresseux qui n’a pas fait ses devoirs. C’est parce que a) il a perdu son cahier, b) son chien l’a mangé ; et, c) il ne savait pas qu’il en avait. Dmitry Orlov
  2. Une version antérieure de cette publication comprenait un clip vidéo du chant des Beatles « A Little Help from My Friends. » Certaines personnes l’ont interprété comme si je préconisais l’utilisation de drogues pour réduire le stress causé par le catastrophisme. Notant que le plus fort médicament que j’utilise est un occasionnel verre de vin de Chianti, j’ai pensé qu’il était préférable d’enlever le clip, juste pour éviter les malentendus

Des devoirs à la maison

Posted: 21 Oct 2017 02:49 AM PDT

Article original de James Howard Kunstler, publié le 29 Septembre 2017 sur le site kunstler.com
Traduit par le blog http://versouvaton.blogspot.fr

Résultats de recherche d'images pour « Okefenokee swamp »

Le pauvre vieux Karl Marx, torturé par ses furoncles et ses fantômes, avait raison sur une chose : l’histoire se répète, d’abord comme une tragédie, puis comme une farce. Ainsi, on peut évoquer l’Empire romain et maintenant les États-Unis d’Amérique. Rome a dû rendre les armes face au temps et à l’entropie. Notre méthode à nous consiste à conduire une gigantesque voiture clownesque vers les égouts.

Quelqu’un est-il intéressé par la rédemption ? J’ai une petite idée pour le parti politique qui n’est plus au pouvoir, les Démocrates, enfoncés dans leur marécage spécial d’Okefenokee de la politique identitaire et de la paranoïa anti-Russie : faites un effort pour retirer la législation sur cette calamité de Citizens United. Qui sait, une poignée de Républicains peuvent être assez honteux pour s’y associer. Pour ceux d’entre vous qui ont été mentalement en vacances sur Mars avec Elon Musk, Citizens United est une décision de la Cour suprême – Citizens United c. Commission électorale fédérale 558 US 310 (2010) – qui a déterminé que les entreprises avaient le droit, en tant que « personnes », de donner autant d’argent qu’elles le voulaient aux candidats politiques.

Ce « droit » découlant du premier amendement de la Constitution, l’opinion majoritaire des 5-4 a déclaré : « donner de l’argent aux candidats et aux causes politiques constitue une ‘liberté d’expression’. La décision Citizens United a ouvert la porte à des dépenses électorales illimitées par les entreprises, devenant ainsi un énorme préjudice pour notre vie nationale. Même le président Obama, un professeur de droit constitutionnel avant sa carrière politique, s’en est plaint amèrement devant l’opinion, dans son discours sur l’état de l’Union, en disant que le tribunal avait ‘renversé un siècle de droit pour ouvrir les vannes, y compris aux sociétés étrangères, pour dépenser sans limite lors de nos élections’. »

Mais lors des sept années restantes, il n’a absolument rien fait, ni la majorité du Parti démocrate au Congrès. Ils ont plutôt tenté d’aspirer autant d’argent de campagne que possible de la part des entreprises et des comités d’action politique (PAC), mangeant à tous les râteliers, en particulier lors de l’élection présidentielle de 2016 avec Hillary Clinton « C’est-mon-tour » . Il s’est avéré que ce n’était pas son tour en grande partie parce que les électeurs ont remarqué la puanteur de la corruption s’exhalant de ce flux toxique d’argent provenant des entreprises, qu’Hillary utilisait pour dépenser plus largement que son adversaire milliardaire, aussi troll qu’il puisse être.

Bien sûr, les entreprises n’ont pas toujours été ce qu’elles sont censées être aujourd’hui. Elles ont évolué avec des activités de plus en plus complexes vers des économies industrielles. Le long du chemin – en Grande-Bretagne d’abord, pour être exact – elles étaient réputées exister comme équivalant à des personnes morales, afin d’établir que le passif de la société était séparé et distinct de celui de ses propriétaires. Aux États-Unis, la formation d’une société exigeait habituellement un acte législatif jusqu’à la fin du XIXe siècle. Après cela, elles devaient simplement s’inscrire auprès des États. Ensuite, le Congrès a dû régler les problèmes supplémentaires des « trusts » géants et des sociétés sous forme de holding (avec comme conséquence les lois antitrust, maintenant largement ignorées).

En bref, la définition de ce qu’est une entreprise et de ses droits est un chantier permanent à mesure que les économies évoluent. Et dans la mesure où l’économie actuelle coule à pic comme l’USS Titanic – et notre république comme mode de gouvernance avec lui – il est certain que le moment est venu de redéfinir dans la législation le rôle et la nature existentielle des entreprises en politique. La nécessité de ce travail devrait être donnée aux membres Démocrates du congrès, quand ils en auront fini avec leur préoccupations du moment, la chasse aux gremlins kremlins russes et la découverte de nouvelles anomalies sexuelles à protéger et à défendre.

L’essentiel de l’argument est que les entreprises ne peuvent être considérées comme étant entièrement et totalement l’équivalent de personnes à des fins légales. En droit, les entreprises ont des devoirs, des obligations et des responsabilités envers leurs actionnaires d’abord, et seulement après cela envers l’intérêt public ou le bien commun, et seulement sous couvert d’une législation assez stricte. On peut supposer que les intérêts des entreprises et de leurs actionnaires sont opposés à l’intérêt public et même en conflit avec celui-ci. Et dans la mesure où les élections sont fondamentalement des questions d’intérêt public, les entreprises devraient être interdites d’agir pour viser à influencer le résultat des élections.

C’est votre tâche, Chuck Schumer, Nancy Pelosi, et le reste des dirigeants du Parti démocrate. Revenez sur terre. Faites preuve d’un peu d’initiative. Faites quelque chose d’utile. Élaborez un projet de loi. Entreprenez quelque chose de réel qui pourrait faire une différence dans ce pays en décrépitude. Ou retirez-vous et laissez une nouvelle équipe faire le travail.

James Howard Kunstler

Traductions

Posted: 21 Oct 2017 06:28 AM PDT

L’objectif de cette page est de donner accès à une information internationale à ceux qui ne comprennent pas l’anglais. La langue est une barrière pour certains et il est du devoir de ceux qui le peuvent de proposer le point de vue des autres peuples pour que tous, nous puissions nous comprendre sans l’intermédiaire des filtres de nos médias. Les citoyens américains ont un point de vue, les allemands aussi ainsi que les russes ou les ivoiriens. Entendre leur vision du monde, c’est élargir la notre et c’est le meilleur moyen de ne pas se faire manipuler par la peur et par la haine.

Vous ne changerez jamais les choses en combattant ce qui existe déjà.
Pour changer les choses, construisez un nouveau modèle qui rendra l’ancien obsolète.
Richard Buckminster Fuller (1895-1983)

Traductions 2014 – 2016 des auteurs les plus traduits

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