Vers où va-t-on ?:La gauche est-elle en train de s’auto-détruire, ou bien se passe-t-il autre chose ?

Vers où va-t-on ?

 

Vers où va-t-on ?


La gauche est-elle en train de s’auto-détruire, ou bien se passe-t-il autre chose ?

Posted: 08 Dec 2017 07:49 AM PST

Article original de Brandon Smith, publié le 30 novembre 2017 sur le site alt-market.com
Traduit par le blog http://versouvaton.blogspot.fr

La tentation de se délecter de l’implosion de l’extrême-gauche politique est forte, et c’est compréhensible. Je pourrais passer en revue une longue liste d’offenses insensées faites par les adeptes du culte du marxisme culturel de l’Église de la « justice sociale », mais je pense que ce dernier exemple résume bien le problème. Dans cette vidéo, l’assistante-enseignante Lindsay Shepard, de l’Université Wilfrid Laurier, au Canada, est réprimandée et rudoyée par deux professeurs pour avoir osé commettre l’hérésie de montrer à ses élèves LES DEUX côtés du débat sur le transgendérisme et la politique du langage inclusif.

Le zèle affiché par ces professeurs est révélateur d’un cancer profondément enraciné chez les gauchistes.

A gauche, Nathan Rambukkana, et, à droite, Herbert Pimlott, sont les 2 professeurs de WLU qui ont réprimandé Lindsay Shepard.

Shepard n’essayait pas de tromper sa classe avec de la désinformation ou de la manipuler subtilement avec de la propagande, en fait elle ne cherchait pas à les pousser à soutenir l’un ou l’autre point de vue. Elle ne violait pas non plus les  droits de quiconque à sa liberté de penser en les attaquant avec ses arguments. Son seul but était de montrer aux gens dans un espace public qu’il y avait en fait au moins deux points de vue opposés sur la question. Mais dans un culte, il est inacceptable de reconnaître qu’il existe différentes façons de penser en dehors de la doctrine dominante. Les autres croyances et preuves doivent être complètement filtrées, sinon les membres pieux du culte pourraient être confrontés à l’incertitude.

Si un système idéologique est si fragile qu’il ne peut tolérer le moindre soupçon de contre-preuve légitime, alors quelque chose ne va pas du tout avec ce système. Si ce système est incapable de discuter de ses mérites en utilisant des faits et se fonde plutôt sur l’argument du « Comment osez-vous ! », les seules choses qui pourraient éventuellement le maintenir en vie sont les menaces et la terreur.

Il y a des décennies, la « droite chrétienne » était souvent considérée comme trop puritaine et théocratique dans ses tentatives non seulement de contrôler la politique et la législation, mais aussi de contrôler l’état d’esprit du public. Elle n’était pas satisfaite de simplement dicter les lois ; elle voulait que les individus croient en ses croyances, ou du moins qu’ils agissent ainsi par souci de conformité. Cela a provoqué une réaction considérable de la part de la population en général, et au fil du temps, l’image de ce qui reste du christianisme a souffert à cause du dépassement des bornes par un contingent de gens agressifs, hypocrites et souvent pris dans leurs contradictions.

Le culte de la justice sociale se heurte au même problème épineux aujourd’hui. Le terme « Social Justice Warrior » (SJW) est en train de devenir une blague de ménagère, alors qu’il y a seulement un an la plupart des gens n’avait aucune idée de ce qu’un SJW était. Tout ce qu’ils savaient était que le « politiquement correct » était en train de prendre furieusement le contrôle de Hollywood, d’Internet, de la politique, etc.

La plupart des gens n’aime pas les zélotes, peu importe de quel côté du spectre politique ils prétendent provenir. Et, chaque fois que le fanatisme empoisonne un mouvement social et lui fait violer le principe de non-agression, il y a toujours une réaction dans l’autre sens de la part des citoyens. Vous ne pouvez pas forcer les gens à croire ce en quoi vous croyez, à penser comme vous pensez ou à parler comme vous voulez qu’ils parlent.

Les lois de la physique sociale expliquent au moins en partie l’effondrement actuel de la gauche. Cependant, je crois qu’il y a un autre ordre du jour sous-jacent ici, et qu’il avance au détriment de tous, peu importe nos affiliations politiques.

Dans mon article « L’Ordre sort du Chaos : la défaite de la gauche aura un coût », publié juste après la victoire électorale de Donald Trump, j’ai averti du danger potentiel que la gauche soit exploitée par l’establishment comme un appendice sacrificiel, un outil utilisé pour pousser les conservateurs à leurs propres extrêmes et leur propre zéloterie. Cela signifie que les conservateurs pourraient être manipulés pour adopter le pouvoir d’un gouvernement totalitaire afin d’écraser la zéloterie des marxistes culturels. Ainsi, nous deviendrions des monstres afin de vaincre d’autres monstres.
La prochaine étape dans ce théâtre de guerre de quatrième génération serait que la gauche atteigne le fond, puis ressuscite de ces cendres comme quelque chose de nouveau et de plus dangereux.

Alors, la gauche a-t-elle déjà touché le fond ?

Je signale que la vague de reportages des principaux médias sur la déviance sexuelle et l’inconduite de la part des célébrités et des politiciens a été orchestrée principalement par des personnes de gauche. Ces icônes de la célébrité sont des représentants de longue date du parti de l’argent et un soutien du Parti démocrate. Je trouve intéressant aussi que beaucoup de ces célébrités soient des gens qui ont attaqué Donald Trump pour ses réflexions filmées plutôt mineures sur l’activité sexuelle, exploitées par les médias traditionnels pour le dépeindre en violeur.

Il reste à voir si les accusés sont coupables ou même s’ils ont besoin de s’excuser par des auto-flagellations. Je ne suis pas du genre à prendre les verdicts de l’opinion publique très au sérieux. Cela dit, je me demande pourquoi il n’y a pas eu plus d’accusations contre des icônes républicaines récemment. Je veux dire que les figures républicaines n’ont certainement pas été étrangères à une inconduite sexuelle dans le passé, alors pourquoi la grande majorité des parias qui sont exposés aujourd’hui, y compris Harvey Weinstein, sont des éléments clés des Démocrates ?

Ma théorie est que l’establishment et les médias contrôlés sont très sélectifs dans leurs cibles et qu’ils s’en prennent principalement aux gauchistes qui représentent des fruits faciles à cueillir. Mais pourquoi ? Comme mentionné ci-dessus, l’extrême-gauche doit atteindre le fond, puis muter en quelque chose d’autre. Elle doit muter en quelque chose d’encore plus extrême. Le culte de la justice sociale doit être mis sous pression pour se réinventer.

Les gens qui ont soutenu les attaques contre Trump, sur ses commentaires à caractère sexuel, ressemblent maintenant à des idiots parce que certaines de leurs idoles préférées à Hollywood sont exposées comme étant prétendument bien pires dans leur comportement. Quelle sera leur réponse ? Je me le demande. Vont-ils admettre qu’ils avaient tort ? Ou devenir encore plus zélés dans leur rectitude politique et leur indignation ?

Le problème russe, manifestement frauduleux et complètement fabriqué, se désintègre également. Mais, contrairement à ce que de nombreux conservateurs et analystes du Mouvement de la Liberté le supposaient, cette pièce de propagande n’était pas destinée à renverser Donald Trump ; pas du tout. En fait, elle était destinée à aider à radicaliser la gauche, à la rendre plus agressive et violente et à donner le faux espoir qu’il y avait là un moyen de se débarrasser de Trump sans attendre d’autres élections. Cet espoir s’envole alors que le RussiaGate part en fumée.

Les gens qui ont soutenu aveuglément ce récit du RussiaGate ressemblent maintenant à des idiots. Quelle sera leur réponse ? Je me le demande. Vont-ils admettre qu’ils avaient tort ? Ou vont-ils devenir encore plus en colère et violents ?

Le gouvernement américain est clairement prêt à aider ce récit. Le FBI et le DHS ont officiellement classé les activités des ANTIFA en tant que « violence terroriste domestique » en septembre. Et, selon Edward Klein qui publie dans son nouveau livre des documents du FBI sur les groupes gauchistes, le gouvernement affirme également que les gauchistes se sont rendus en Europe pour rencontrer des représentants d’al-Qaïda et d’ISIS, apparemment pour former des liens avec ces organisations, apprendre de leurs compétences terroristes.

Est-ce que je crois que c’est vrai ? Non, pas vraiment. Ce type de propagande des agences de renseignements me rappelle une bonne partie de la propagande utilisée contre les « groupes patriotes » au cours de la dernière décennie, y compris les insinuations pas si subtiles que les « extrémistes de droite » travailleraient avec al-Qaïda et formeraient une alliance. Ce qui est, bien sûr, absurde, car les partisans de la droite sont très fortement opposés à la tyrannie inhérente à l’islam.

L’affirmation peut être plus crédible dans le cas des marxistes culturels, mais toujours improbable. Ce qui est plus probable, et c’est ce dont je vous ai avertis avant même l’élection de Trump, qu’il y aura des attaques terroristes au nom des idéologies de gauche, mais que ces attaques seront pour la plupart lancées par l’establishment. Tout comme l’establishment a financé et entraîné al-Qaïda et ISIS et les a relâchés pour créer des ravages, et tout comme l’establishment a inventé des attaques sous faux drapeaux qui ont automatiquement été attribuées à un épouvantail désigné, il semble que ce soit le tour de l’extrême-gauche.

Si nous voyons des événements catalyseurs comme une guerre et un ralentissement économique imparable, les chances des gauchistes d’être balayés par une tension fabriquée sont encore plus fortes.
La gauche s’effondre vers les profondeurs de l’embarras et du désespoir. Comme le premier mandat de Trump va de l’avant, ces sentiments ne vont probablement que s’envenimer. Les troubles civils et les émeutes sont inévitables, mais la plus grande menace est la question d’une terreur de style Gladio qui est manifestement en préparation. Le récit est soigneusement défini. Et, à ce stade, les conservateurs sont trop heureux de croire que la gauche est capable de presque n’importe quoi. Avec la folie dont elle a fait preuve jusqu’ici, pourquoi ne penserions-nous pas que le pire peut encore venir d’eux ?

Encore une fois, le danger est que lorsque cela commencera à se produire très fréquemment, les conservateurs pourraient réagir en agissant contre leurs propres idéaux d’un gouvernement limité et de la liberté individuelle. Quand les attaques terroristes seront reprochées à la gauche, comment allons-nous réagir ? Allons-nous remettre en question la validité du récit ? Allons-nous rester suspicieux face à cette administration Trump qui n’a fait qu’augmenter le nombre de créatures dans le « marais » depuis son arrivée au pouvoir ? Allons-nous chercher des solutions au problème en restant fidèles à la Constitution et sans recourir au pouvoir de l’État ? Ou, allons-nous embrasser le récit, faire confiance à l’administration Trump sans nous poser de question, en jetant tout notre poids derrière le pouvoir du gouvernement et en disant « Écrasons ces gauchistes ! » ?

J’espère que ce ne sera pas le résultat, car si c’est le cas, alors les derniers vestiges de la Liberté en Amérique sont condamnés. Haïr la gauche pourrait être considéré comme raisonnable et rationnel de nos jours, mais abandonner nos principes ne l’est pas.

Brandon Smith

Note du traducteur

Pour faire un rapprochement avec la scène européenne, il faut donc se méfier de ceux qui se prétendent anti-système et qui utilisent des éléments de propagande comme le récent « Livre noir du communisme » ou, à l’inverse, traitent de nazis ceux qui se posent des questions sur les récentes vagues migratoires. On doit pouvoir critiquer librement et les uns et les autres mais aussi accepter d’entendre leurs arguments.

Brandon Smith sonne aussi l’alarme sur les risques de voir la barbarie revenir par la droite au nom de la vengeance. Le système est passé maître dans l’art de récupérer y compris les excès de virilité. Un homme, ça s’empêche. Une civilisation c’est des hommes qui s’empêchent. C’est tiré d’une conférence récente de PY Rougeyron, du Cercle Aristore, sur la Virilité.

L’achat de missiles patriotes par la Pologne est un pot-de-vin payé à l’Amérique

Posted: 08 Dec 2017 04:02 AM PST

Article original de Andrew Korybko, publié le 27 Novembre 2017 sur le site Oriental Review
Traduit par le blog http://versouvaton.blogspot.fr

La Pologne a annoncé qu’elle achèterait pour 10,5 milliards de dollars de missiles anti-aériens Patriot aux États-Unis.

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Techniquement, la nouvelle officielle est que le département d’État a approuvé la possible vente et que le Congrès a 30 jours pour la bloquer, mais à toutes fins utiles il est largement entendu que l’affaire se fera comme prévu. Cela signifie que ce pays d’Europe centrale renforcera sa position en première ligne en tant qu’avant-garde antirusse de l’OTAN, fonctionnant de manière cruciale comme un élément indispensable du bouclier antimissile que les États-Unis construisent autour des frontières de la Russie. En soi, le système Patriot est actuellement incapable de neutraliser les capacités de frappe nucléaire de la Russie, compte tenu en particulier des progrès des missiles hypersoniques que Moscou a entrepris ces dernières années pour invalider cette stratégie. Cela crée cependant un précédent inquiétant avec une infrastructure liée à des missiles qui pourrait un jour être déployée sur les frontières de la Russie.


La menace latente que cela représente pourrait également amener la Pologne à acquérir des missiles de croisière en violation du Traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire (INF), qu’il s’agisse d’augmenter le potentiel de ses systèmes terrestres ou celui de ses sous-marins, dont le déploiement est déjà planifié. Pour les premiers, les missiles de croisière pourraient être déployés en Pologne sous prétexte d’être des munitions pour les antimissiles Patriot, Moscou n’étant pas en mesure de déterminer si Varsovie renforce ses capacités de frappe défensives ou offensives. Cela contribuera probablement à l’escalade du dilemme de sécurité entre la Russie et l’OTAN, et la Russie et la Pologne en particulier, mais avec la conséquence indirecte que la Pologne payera des milliards de dollars pour améliorer son soft power antirusse auprès de sa propre population et de l’Ouest en général.

Ceci est très important pour le parti Loi and Justice, connu sous le nom de PiS, car le leader du parti, et « cardinal gris » de facto, Jaroslaw Kaczynski, a joué le rôle de russophobe le plus véhément de l’Occident, en partie pour tenter de provoquer plus de sentiment nationaliste au niveau de sa base [électorale, NdT] et donc détourner l’attention sur certaines insuffisances en matière de politique intérieure. En outre, Varsovie pense avec perspicacité que sa croisade anti-russe est nécessaire pour conserver le soutien de Washington dans son opposition à la politique « euro-libérale » de Bruxelles et de Berlin et la promotion par les autorités au pouvoir d’un euro-réalisme révolutionnaire. Ces derniers croient à tort ou à raison qu’une position ferme contre Moscou peut aider le PiS à rester dans les petits papiers du suzerain américain et préserver ainsi son emprise sur le pouvoir au nez et à la barbe des menaces de révolution colorée.

En tant que tel, le coûteux système antimissile patriotique de 10,5 milliards de dollars acquiert une valeur stratégique intéressante pour la Pologne car il permet au gouvernement conservateur de « racheter » le programme américain « euro-réaliste », qui s’aligne également sur la vision idéologique de Trump. Mais cela risque de provoquer dans le pays une dangereuse orgie incontrôlable de nationalisme qui pourrait facilement se transformer en spirale négative dans la gestion des problèmes intérieurs. En outre, la Pologne réduit toute chance réaliste de normaliser les liens avec la Russie après l’achat de ce système d’armes, suggérant que la « guerre froide » provoquée par les Américains entre ces deux voisins slaves similaires en termes civilisationnels continuera dans un avenir prévisible et restera un pilier de la géopolitique continentale, au détriment des intérêts nationaux véritables des deux États et de la dynamique globale de l’émergence de l’ordre mondial multipolaire.

Andrew Korybko est le commentateur politique américain qui travaille actuellement pour l’agence Sputnik. Il est en troisième cycle de l’Université MGIMO et auteur de la monographie Guerres hybrides : l’approche adaptative indirecte pour un changement de régime (2015). Ce texte sera inclus dans son prochain livre sur la théorie de la guerre hybride. Le livre est disponible en PDF gratuitement et à télécharger ici.

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